
En tant que directeur des activités d’Équipe Ontario, Kitamura avait la tâche peu envieuse de coordonner les recherches pour trouver 22 joueurs pour représenter la plus grosse province canadienne au tournoi des moins de 17 ans et son tableur Excel, plein à craquer, a joué un rôle important.
Le cheminement de l’Ontario vers Port Alberni s’est amorcé au printemps dernier, seulement quelques mois après qu’elle eut remporté l’or au tournoi de 2008 à London, Ontario, lorsque plus de 300 joueurs ont assisté à 12 camps régionaux présentés aux quatre coins de la province.
De ces joueurs, 84 ont été invités à un camp estival à la suite duquel 40 ont vu leur nom inscrit dans le tableur.
À compter de la fête du Travail, quelques évaluateurs – dont le jugement est indispensable à l’ensemble de la démarche – ont suivi les espoirs de moins de 17 ans de l’Ontario. Ils ont acheminé leurs rapports à Kitamura qui a minutieusement enregistré les données sur ses importants tableaux.
« Nous avions des tonnes et des tonnes de papiers, » explique Kitamura. « Une fois la saison commencée, j’avais un tableau de ventilation qui indiquait tous les matchs auxquels les dépisteurs avaient assisté, l’évaluation des joueurs, les remarques sur le match et les remarques sur le ou les joueurs qu’ils observaient. Pendant l’automne, en tant que membres du personnel, nous étions constamment en communication pendant que nous préparions la formation. »
Au moment de parachever la formation, le vieux dicton selon lequel les meilleurs joueurs ne forment pas la meilleure équipe a fait surface.
« C’est facile de trouver les neuf meilleurs avants et les quatre meilleurs défenseurs », dit Kitamura.
Le moment venu d’évaluer les meilleurs joueurs, les différences sur le tableau entre le quatrième et le sixième défenseur ou entre le centre du troisième trio et celui du quatrième trio sont subtiles. C’est alors que les discussions deviennent intéressantes.
« Nous avons parlé de caractère – est-ce que le joueur acceptera un temps de glace restreint? Que savons-nous de ses antécédents? Quelle sorte de situations a-t-il affrontées avec son équipe de club? Combien de minutes joue-t-il par match? Joue-t-il un rôle précis ou est-ce un joueur étoile qui peut jouer un rôle? », explique Kitamura.
Dans les semaines qui ont précédé l’annonce de l’équipe de l’Ontario, Kitamura et son personnel sont allés sur la route. Ils se sont concentrés sur une demi-douzaine de joueurs à propos desquels ils avaient certaines questions et ont assisté à tous leurs matchs pendant deux semaines. Les rapports des dépisteurs ont été envoyés à Kitamura qui a consigné les données sur le tableur, puis les évaluateurs et les entraîneurs se sont réunis pour décider de la composition finale de l’équipe.
Tous savaient ce qu’ils avaient à faire. Ils connaissaient aussi bien les joueurs que l’enjeu, et ce, d’un point de vue provincial, national et international.
« Les joueurs que nous allions choisir allaient représenter l’Ontario, mais ils allaient porter un chandail orné de la feuille d’érable (le chandail distinct de Hockey Canada) et c’est quelque chose que nous tenons en haute estime », a déclaré Kitamura. « Nous voulions être certains que les joueurs que nous allions choisir allaient viser l’excellence sur la patinoire comme à l’extérieur de celle-ci. Former l’équipe ne fut pas chose facile. »
Tous ceux qui ont pris part au processus de sélection – Kitamura, les évaluateurs, les entraîneurs et les joueurs – réalisent que le Défi mondial de hockey des moins de 17 ans est la porte d’entrée des joueurs vers le programme d’excellence de Hockey Canada. Ils savent que plusieurs Canadiens qui ont participé au Championnat mondial junior de l’IIHF, au Championnat mondial de l’IIHF et aux Jeux olympiques ont fait leurs premiers pas au hockey international au tournoi des moins de 17 ans.
« Un des éléments qui nous motivent au Canada est le programme d’excellence, et il ne fait aucun doute que c’est l’un des meilleurs programmes au monde qui nous permet de préparer nos jeunes au mondial junior et bien plus » dit Kitamura.
Bien que chaque région du Canada procède différemment pour choisir son équipe, toutes les régions ont le même mandat : choisir les joueurs les plus talentueux pour chaque position.
Équipe Pacifique, par exemple, est unique puisqu’elle regroupe deux provinces, l’Alberta et la Colombie-Britannique. La principale différence avec la façon de faire de l’Ontario réside dans le processus de sélection des joueurs.
En Colombie-Britannique, les dirigeants ont divisé la province en six districts et les 46 meilleurs joueurs de chaque district ont été réunis lors d’un camp en février au cours duquel six équipes ont participé à la Coupe de la C.-B. pour les moins de 17 ans. De ce camp, 46 espoirs ont ensuite été invités à un camp estival pour perfectionner leurs habiletés et écouter des entraîneurs de la LNH leur expliquer le dévouement requis pour accéder au niveau supérieur et y rester.
En Alberta, les dirigeants ont divisé la province en deux régions avant de tenir un camp pour les joueurs du Nord de l’Alberta et un autre pour les joueurs du Sud de l’Alberta. Après ces camps, 46 joueurs ont été invités à un camp estival.
Avant le début de la saison en cours, chaque province a dressé une liste de présélection (cette année, la liste de la Colombie-Britannique comptait 21 joueurs et celle de l’Alberta, 26). Ensuite, les évaluateurs ont assisté aux matchs des joueurs inscrits sur la liste et compilé leurs rapports. Mike Gerrits, directeur des activités d’Équipe Pacifique, organisait une conférence téléphonique chaque semaine avant la sélection finale.
« Il faut chercher un certain équilibre parce que c’est facile de choisir les six meilleurs avants et les quatre meilleurs défenseurs, mais quand vient le temps de choisir les cinquième, sixième et septième défenseurs et le dernier trio d’avants, ça devient intéressant. C’est alors qu’il faut tenir compte du caractère du joueur – est-ce qu’il acceptera un temps de glace restreint, que savons-nous de ses antécédents, quelle sorte de situations a-t-il affrontées avec son équipe de club, combien de minutes joue-t-il par match? Le sixième ou le septième défenseur n’aura peut-être pas un impact important sur la glace, mais il peut jouer un rôle important sur le banc et dans le vestiaire et nous devons tenir compte de ces éléments. »
En parlant aux joueurs tout au long du processus, Gerrits a remarqué que bien qu’ils avaient tous le même objectif, ils avaient des façons différentes d’y arriver.
« Certains savent que c’est la première étape vers l’équipe nationale junior du Canada et c’est là leur objectif. D’autres veulent simplement jouer au plus haut niveau possible pour leur âge, et ensuite, advienne que pourra. »
« Mais ils veulent tous gagner. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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