LA RUSSIE ASSOMME LES ÉTATS-UNIS ET ACCÈDE À LA FINALE CONTRE LE CANADA

Par John Kurucz

Le moment est venu de raviver une grande rivalité. La Russie a rendez-vous avec le Canada dans le match pour la médaille d’or après une victoire convaincante de 5 –1 sur les États-Unis à la Place GM, le 3 janvier.

Inspirés par deux buts de Nikolai Kulemin et deux aides d’Evgeni Malkin, les Russes ont dominé tout au long du match. Le deuxième but du match de Kulemin à 1:42 de la deuxième période a été le but gagnant.

Maintenant, tous les yeux seront tournés vers la Russie et le Canada qui s’affronteront dans un match où le gagnant remporte tout. Ce sera la cinquième fois depuis 1999 que les deux superpuissances du hockey s’affrontent en finale.

« Qu’est-ce que je peux dire? », a dit Malkin. « Ils sont une bonne équipe, ils vont jouer devant leurs partisans et ils ont le même objectif que nous, alors ce sera un match intéressant et j’espère que le résultat ne sera pas le même que l’an dernier. »

Sergei Shirokov et Nikolai Lemtyugov ont aussi obtenu un but et une mention d’aide dans la victoire russe. Jack Skille a marqué le seul but des Américains.

Le gardien de but Anton Khudobin a repoussé 33 des 34 tirs des Américains devant le filet de la Russie tandis que Corey Schneider a bloqué 24 des 29 tirs dirigés vers le filet des États-Unis.

« Nous avons connu beaucoup de succès ce soir », a dit Malkin. « L’important de notre match d’aujourd’hui, c’est que notre unité affectée au désavantage numérique a été bonne. Nous avons été à court d’un joueur pendant longtemps et nous avons profité des avantages numériques. »

« J’étais certainement déçu du résultat du match », a dit l’entraîneur-chef des États-Unis, Walt Kyle. « Je donne beaucoup de crédit aux Russes. C’est un excellent groupe d’athlètes. Ils sont bien dirigés et sont certainement un adversaire redoutable. »

« Je dirais aux [partisans canadiens] d’acheter des billets s’il en reste », a ajouté Kyle en parlant du match pour la médaille d’or. « Ce sont deux très bonnes équipes, et mes billets sont à vendre. L’équipe russe est très dynamique et l’équipe canadienne est très robuste. »

Les États-Unis vont maintenant affronter la Finlande pour la médaille de bronze, le 5 janvier.

Dans le match de ce soir, les deux équipes semblaient quelque peu hésitantes au début, mais lorsque les Russes ont retrouvé leurs jambes, ils ont imposé l’allure du match.

Le premier trio de la Russie, celui de Malkin, Kulemin et Zubov, a profité d’un 3 contre 2 à 12:32. Le tir initial de Zubov du haut du cercle a été bloqué par Schneider, mais ce dernier n’a pu maîtriser le rebond et Kulemin a frappé la rondelle libre pour donner une avance de 1 –0 à la Russie.

Kiril Lyamin a réalisé la première mise en échec solide au centre de la glace lorsque le défenseur russe a renversé Nathan Davis qui tentait une passe de dégagement à la ligne bleue américaine.

Les Russes avaient encore plus d’entrain en deuxième période, emprisonnant les Américains dans leur propre zone en exerçant une pression continue pendant les trois premières minutes de la période.

Ce n’est qu’à la huitième minute que les Américains ont réagi en exerçant une pression à leur tour lorsqu’une punition retardée à l’endroit d’Andrei Zubarev a permis aux États-Unis d’avoir six joueurs sur la patinoire pendant presque 30 secondes.

Pendant l’avantage numérique, la plus belle occasion des Américains est survenue lorsque Robbie Schremp a effectué une superbe passe transversale à Erik Johnson, mais le tir frappé du défenseur en provenance de la pointe a raté la cible.

Les Russes ont eu des ennuis avec des punitions, écopant de deux punitions consécutives avec seulement quatre minutes à jouer dans la période.

À 15:52, Sergei Ogorodnikov a été chassé pour avoir retenu et Malkin a ensuite été chassé à son tour, pendant quatre minutes, pour avoir frappé Jack Johnson avec un bâton élevé à 17:13.

Mais encore une fois, les Américains n’ont pas réussi à créer de bonnes occasions de marquer en avantage numérique. Un tir du poignet de Phil Kessel au point de mise au jeu à gauche du gardien a été la meilleure chance des Américains pendant l’avantage numérique prolongé, mais Khudobin l’a repoussé facilement.

Trente secondes plus tard, les Russes ont menacé lors d’une attaque à 2 contre 1, mais Erik Johnson a habilement réagi à la feinte du revers d’Alexander Radulov.

L’allure au début de la troisième période était vertigineuse. Les deux équipes se sont échangé trois buts en moins de quatre minutes.

Kulemin a ouvert le bal avec son deuxième but du match à 1:42. Au cours de sa superbe remontée d’un bout à l’autre de la surface de jeu, il s’est faufilé à droite de défenseur américain avant de couper vers le haut de la zone privilégiée où il a décoché un tir du poignet précis qui est passé par-dessus la mitaine de Schneider.

Les Américains n’ont pas tardé à répliquer lorsque Jack Skille a donné une belle démonstration de coordination main-œil à 2:34. Jack Johnson a amorcé le jeu d’un tir rapide que Khudobin a semblé maîtriser, mais Skille a suivi le jeu et a frappé le rebond dans les airs pour porter la marque à 2 –1.

Mais à 3:13, Malkin a de nouveau fait des siennes. Après avoir franchi la ligne bleue américaine, le centre russe s’est trouvé coincé entre deux joueurs américains le long de la bande. Malkin a dirigé une passe parfaite à Alexei Emelin qui filait seul au but. Ce dernier a décoché un tir du poignet entre les jambières de Schneider pour donner une avance de 3 –1 aux Russes.

L’équipe de la Russie a ajouté à son avance à 13:01 avec un but qui a semblé anéantir complètement ses adversaires américains.

Après avoir capté une passe de Nikolai Lemtyugov au haut du cercle de mise au jeu à gauche, Sergei Shirokov a trouvé le fond du filet d’un tir frappé qui est passé par-dessus l’épaule gauche de Schneider. C’était maintenant 4 –1.

Un peu plus de deux minutes plus tard, le duo de Shirokov et Lemtyugov s’est de nouveau associé pour marquer le cinquième but de la Russie à 15:15. Shirokov s’est avancé à l’aile gauche et a effectué une passe au centre è Lemtyugov qui a tiré rapidement entre les jambières du gardien.

De là, le jeu a dégénéré. Les joueurs des deux équipes ont voulu s’en prendre à leurs adversaires.

Par conséquent, l’entraîneur-chef de la Russie a demandé un temps d’arrêt avec 1:50 à jouer dans le match pour avertir ses joueurs de ne pas s’adonner à des activités superflues.

Mais cela n’a rien donné. Sept secondes plus tard, une empilade devant Khudobin a entraîné une mêlée où chaque joueur sur la glace s’en est pris à un adversaire, mais personne n’a laissé tomber les gants.

Il aura fallu environ 10 minutes aux officiels pour démêler les punitions découlant de ces altercations, mais les Américains, qui se sont retrouvés avec un avantage numérique de 4 joueurs contre 3, n’ont pu en profiter.

La salle comble a nettement favorisé les Russes et Jack Johnson a été hué chaque fois qu’il touchait la rondelle à cause du coup de coude qu’il a donné à Steve Downie du Canada la veille du Jour de l’An.

« Je veux remercier la foule canadienne », a dit Alexander Radulov. « C’est incroyable d’avoir 18 000 personnes qui applaudissent les buts russes. »

Le sang bouillonnait encore après le match ce qui n’est pas surprenant.

« Et bien, ils n’ont jamais eu un très bon esprit sportif », a dit le franc-tireur des États-Unis, Robbie Schremp à propos des Russes. « C’est ce que nous avons vu l’an dernier dans le Dakota du Nord, et vous savez, ce n’est pas une grande surprise, peu importe, c’est leur façon de faire, ils sont comme ça. Nous ne nous attendions pas à autre chose. »

Nathan Davis a été nommé le joueur du match des États-Unis tandis que Nikolai Kulemin a remporté les honneurs pour la Russie.

APERÇU : RUSSIE - USA

Par Jenny Wiedeke

Russie : Un certain mystère semble toujours entourer l’équipe de la Russie au hockey international. Parmi les demi-finalistes au Championnat mondial junior 2006 de l’IIHF, trois des équipes sont issues du groupe A tandis que les Russes étaient basés à Kamloops et Kelowna avec le groupe B. Alors, malgré le bon travail des dépisteurs, ils pourraient bien surprendre leurs adversaires. Mais, certaines choses sont des incontournables avec la Russie. Premièrement, n’oubliez pas qu’il s’agit d’une équipe expérimentée. Huit de ses joueurs faisaient partie de l’équipe médaillée d’argent l’an dernier et ses joueurs vedettes ne font pas mentir les prévisions exprimées avant le tournoi. Evgeni Malkin, qui a aussi été nommé à l’équipe olympique 2006 de la Russie, est au premier rang des pointeurs de son équipe avec quatre buts et quatre aides. Parmi les autres excellents joueurs, notons le franc-tireur Alexander Radulov qui évolue dans la LHJMQ qui a cumulé quatre points et le défenseur Alexei Emelin qui a inscrit quatre aides et un but. Dans les faits, les défenseurs russes contribuent largement à l’offensive puisque ensemble, ils cumulent 15 mentions d’aide. Le gardien Anton Khudobin des Blades de Saskatoon dans la WHL a amorcé trois des quatre matchs de la Russie et n’a accordé que cinq buts. Cette équipe russe voudra à tout prix venger sa défaite lors de la finale de l’an dernier. L’équipe russe était jeune dans le Dakota du Nord, et plusieurs joueurs se souviennent encore du goût amer d’être passé si près du but. L’an dernier, les Russes avaient anéantit les Américains par la marque de 7 –2 en demi-finale et bien que l’écart risque d’être moins grand cette année, les Américains ne peuvent pas se permettre de laisser leurs adversaires explosifs prendre l’avance tôt dans le match

États-Unis : Les favoris avant le tournoi commencent à s’imposer. Après une ronde préliminaire en dents de scie, les Américains ont très bien fait hier dans leur victoire de 2 –1 sur les Tchèques. Les auteurs des deux buts des États-Unis, Phil Kessel et Chris Bourque, ont été étincelants. Bourque a marqué son septième but du tournoi, mais il faut noter que cinq de ses buts sont survenus lors du match où la Norvège a été écrasée. Ce fut un soulagement pour les États-Unis de finalement voir Phil Kessel marquer un but. Ce n’est pas que le centre de l’Université du Minnesota ne produisait pas, puisqu’il mène la course des pointeurs du tournoi avec un but et neuf aides avant le match de ce soir, mais, le fait d’obtenir son premier but risque d’ouvrir les vannes pour Kessel. Cory Schneider a été nommé joueur du match des États-Unis lors du match contre les Tchèques et il a mis fin aux remarques sur le travail plus ou moins fiable des gardiens américains. Mais maintenant, une autre question fait surface : est-ce que les Américains vont avoir assez d’énergie après le dur match quart de finale pour tenir tête aux Russes? Bien sûr, lorsque la Russie et les États-Unis s’affrontent l’adrénaline coule à flots, mais deux jours de repos sont néanmoins un avantage énorme pour les Russes. N’oubliez pas toutefois, que comme c’est le cas pour les Russes qui ont encore l’arrière-goût de la médaille d’or en tête, plusieurs joueurs américains ont aussi la vengeance en tête. Il y a deux ans, au championnat mondial junior des moins de 18 ans, la plupart de ces joueurs se sont affrontés dans le match de la médaille d’or que les Russes ont gagné. Les Russes devraient probablement (et curieusement) avoir l’avantage de la foule dans cet affrontement, car les partisans canadiens prennent un malin plaisir à huer les Américains dès qu’ils en ont l’occasion. Mais dans ce match, l’hostilité des Canadiens pourrait avoir un effet pervers sur les partisans et les Russes. Contre les Tchèques, par exemple, le défenseur Jack Johnson (vilain du jour à cause de son coup de coude à l’endroit de Steve Downie du Canada) a semblé tirer profit et motivation de l’ambiance négative. Ceci pourrait s’avérer le match à l’allure la plus vive du tournoi.