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2025 pride harrison browne

Sept questions à Harrison Browne

Le défenseur des droits des personnes trans, ancien d’Équipe Canada et auteur parle de son nouveau livre et de la lutte continue pour la diversité des genres dans le sport

Jason La Rose
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18 juin 2025
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Le hockey a donné à Harrison Browne l’occasion de se sentir totalement à l’aise et lui a offert une plateforme pour parler fièrement de son parcours.

À son parcours s’est ajoutée l’écriture d’un livre avec sa sœur, Rachel, une journaliste d’enquête. Let Us Play: Winning the Battle for Gender Diverse Athletes (Laissez-nous jouer : gagner la lutte pour les athlètes de diverses identités de genre) a été publié à la fin du mois dernier. On y découvre les expériences de vie de Harrison, mais aussi d’autres athlètes, entraîneurs et entraîneuses, décideurs et décideuses, ainsi que défenseurs et défenseures des droits des personnes trans.

HockeyCanada.ca s’est entretenu avec Browne pour parler de son nouveau livre ainsi que de son cheminement sur la glace et dans la vie en général.

HC : Qu’est-ce qui vous inspiré à rédiger Let Us Play?

HB : Le projet se voulait d’abord un mémoire, mais il a rapidement pris une bien plus grande envergure pour donner une voix aux athlètes trans de tous les niveaux lorsque ma sœur et moi avons constaté les effets de la détérioration du discours des médias et de la sphère politique à l’égard de ces athlètes. Nous voulions nous réapproprier ce discours en offrant une plateforme aux superbes athlètes trans et de diverses identités de genre qui sont souvent laissés-pour-compte dans ces débats qui les touchent le plus.

HC : Vous avez marqué l’histoire en devenant le premier athlète transgenre au hockey professionnel. Avec du recul, quelle a été la partie la plus difficile de ce processus et de quoi êtes-vous le plus fier?

HB : Ce que j’ai trouvé le plus dur, ce n’était pas de faire cette annonce ou de composer avec les réactions dans le monde du hockey, mais plutôt de réconcilier le tout avec ma vie en dehors du sport. Bien que j’étais à l’aise d’être Harrison à l’aréna et dans les vestiaires, c’était encore plus difficile pour moi d’être quelqu’un d’autre dans les autres sphères de ma vie auprès de personnes qui ne connaissaient pas mon histoire et me percevaient seulement comme une femme queer. C’était difficile d’être mégenré de la sorte lorsque je sortais du milieu du sport.

Je suis surtout fier de la visibilité positive qui est ressortie du dévoilement de mon identité de genre. J’ai été bien accueilli par les partisans et partisanes, par mes coéquipières et par la ligue. Les gens avaient là un exemple inspirant. Voir un athlète transgenre être appuyé de la sorte quand le discours autour des personnes trans tourne généralement autour des difficultés et de la négativité, ça avait une grande signification pour les personnes concernées par le sujet. J’ai reçu des messages dans les médias sociaux de la part d’autres personnes transgenres, et ça m'a vraiment motivé de savoir que le fait d’être moi-même aidait d’autres personnes à faire de même.

HC : Le livre parle de l’illusion de l’équité dans le sport. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie, particulièrement pour ceux et celles qui ne saisissent peut-être pas encore les discriminations systémiques en jeu?

HB : Peu importe les efforts des organismes de régie du sport pour assurer une plus grande équité, ce concept restera toujours erroné. Plusieurs éléments peuvent donner un avantage à des athlètes par rapport à d’autres, mais le plus grand obstacle à une véritable équité, c’est le statut socioéconomique et l’accès. Quelles que soient les habiletés naturelles de l’athlète, l’accès à tout ce qu’il y a de mieux, notamment en matière d’équipement, d’entraînement, de nutrition et d’installations sportives, est principalement ce qui dictera sa capacité à vraiment exceller ou non. Nous le voyons constamment aux Jeux olympiques, où les pays occidentaux ont un avantage concurrentiel sur les pays en voie de développement. Il faut travailler davantage à réduire ces écarts socioéconomiques au lieu d’axer les efforts sur les athlètes trans, qui représentent un si faible pourcentage parmi les athlètes de l’élite.

HC : Qu’est-ce qu’il manque aux discours sur l’inclusion dans le sport?

HB : De plus en plus de politiques et de réflexions dans le monde du sport tendent davantage vers une approche d’exclusion plutôt que d’inclusion. Lorsque l’on interdit à un groupe de participer à un sport, le raisonnement derrière cette décision est que ces personnes rendent la compétition inéquitable, qu’elles empêchent d’autres athlètes de gagner ou d’obtenir des bourses d’études. Nos réflexions doivent revenir aux racines véritables du sport en matière de santé et de participation, surtout chez les jeunes, c’est-à-dire l’enrichissement personnel, l’activité physique, les relations interpersonnelles, les leçons de vie et les souvenirs. Pourquoi vouloir exclure un enfant de toutes ces expériences alors qu’elles représentent pourtant l’essence du sport?

HC : Rachel et toi avez parlé à plusieurs personnes dans le monde du sport. Y a-t-il eu des histoires ou des points de vue qui vous ont surpris ou touchés de manière inattendue?

HB : Nos conversations avec de jeunes trans des États-Unis et leurs familles ont été particulièrement touchantes. De nos jours, les discussions sur les athlètes trans portent surtout sur les athlètes de l’élite universitaires et olympiques, mais ce sont les jeunes qui sont les plus touchés. Nous nous sommes rendus à Dallas pour nous entretenir avec une jeune fille trans de 13 ans, Libby Gonzales. Sa famille et elle se battent pour les droits des personnes trans depuis qu’elle a sept ans. La moitié de sa vie, Libby est allée au front pour dénoncer les interdictions quant à l’accès aux salles de bain correspondant à une identité de genre et à la participation sportive. C’était vraiment émouvant pour moi de voir l’amour et le soutien indéfectible que des parents portent à leurs enfants trans. C’est réconfortant de savoir qu’il y a des gens qui militent pour que les jeunes grandissent dans un monde meilleur, mais il est aussi profondément troublant de voir toutes ces personnes affectées par ces projets de loi touchant les personnes trans.

HC : Si une jeune personne trans ou non binaire souhaite faire partie de l’écosystème du hockey, que voudriez-vous lui dire?

HB : Ne croyez pas à tous les messages véhiculés dans les médias lorsque des opinions négatives sont émises sur des cas qui vous font penser à votre réalité. Et ne lisez pas les commentaires sur ces sujets. Il y a bien des gens ignorants, mais il y a aussi beaucoup de personnes dans le monde du sport qui se battent pour que vous puissiez pratiquer le sport que vous aimez — il y a une place pour vous et vous méritez de vivre les mêmes expériences que vos camarades cisgenres. Vous avez le droit de vous épanouir dans le sport, et les gens vous aiment.

HC : Quel est l’élément que vous voudriez que les gens retiennent de votre livre?

HB : L’humanité des athlètes trans et non binaires. J’espère que les gens liront les histoires de ces personnes remarquables qui sont plus que de simples athlètes — ce sont des êtres humains qui ont leurs propres combats ailleurs que dans le sport, comme tout le monde, et tout cela est tellement plus important que le sport. J’espère que les athlètes trans seront bien plus qu’un terme dont on a peur et dont on ignore la signification. Que nous puissions mettre des visages sur les joueuses et joueurs qui sont les plus incompris et les plus touchés par ces mesures tout en humanisant cette merveilleuse communauté.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

emadziya@hockeycanada.ca

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

ssharkey@hockeycanada.ca

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

jknight@hockeycanada.ca

 

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