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Jenn Berezowski avait toujours rêvé d’arbitrer dans un tournoi de haut calibre de l’IIHF.
Un léger détail restait toutefois à régler. C’est que Berezowski venait de donner naissance à sa deuxième fille, Hannah. « Quand on m’a annoncé en octobre 2022 que j’avais été sélectionnée en vue du Mondial féminin des M18 en janvier, il s’était écoulé un mois environ depuis mon accouchement, se remémore Berezowski. J’ai bien vu que ce serait serré, mais je ne pouvais pas dire non. »
Voilà qu’elle était de retour sur la glace, à peine un mois après la naissance de Hannah.
« J’ai recommencé à arbitrer, avec ma fille toujours à mes côtés », raconte-t-elle.
Le moment venu, Berezowski, qui vit à Trenton en Ontario, a mis le cap sur la Suède, accompagnée de sa mère et de son enfant. À la maison, son époux et leur fille aînée Scarlett, trois ans, ont pu regarder les trois matchs qu’elle a arbitrés, dont celui pour la médaille d’or – un duel face à la Suède qu’a remporté le Canada par la marque de 10-0 pour défendre son titre mondial.
Berezowski remercie ses proches et ses collègues qui l’ont aidée à prendre
soin de sa fille, tant à la maison que sur la route.
« Il y avait toujours quelqu’un pour m’accompagner à l’aréna. Je pouvais continuer d’arbitrer tout en sachant ma fille près de moi. Je n’avais aucun souci pour la nourrir ou pour m’occuper d’elle. Mes collègues étaient derrière moi à cent pour cent. Personne ne sourcillait en me voyant nourrir Hannah entre les périodes ni quand il y avait quelqu’un sur place pour garder. Ça aide à normaliser la présence des tout-petits à l’aréna, tant à l’échelle locale que nationale, ou même internationale. »
Depuis son retour du Mondial féminin des M18 en Suède, Berezowski a recommencé à arbitrer dans différentes ligues aux quatre coins de l’Ontario, et sa fille n’est jamais bien loin. Cette semaine, Berezowski fait partie du groupe d’arbitres au Championnat de hockey féminin U SPORTS, à Montréal.
Être mère de deux enfants, voyager avec un bébé et travailler comme
arbitre, tout cela demande déjà beaucoup d’organisation. Et si on vous
disait que Berezowski est aussi comptable professionnelle agréée? Elle le
dit sans détour, le printemps est l’une des périodes les plus occupées de
l’année, avec les championnats provinciaux et les séries éliminatoires qui
coïncident avec la saison des impôts au Canada.
« Si j’y arrive, c’est grâce à tout le soutien que je reçois, notamment de
mes supérieurs, qui me permettent d’avoir un horaire flexible, souligne
Berezowski. C’est très gentil de leur part. Le printemps, c’est la saison
des championnats, mais aussi celle des impôts. Il s’agit de mettre les
bouchées doubles et de faire des compromis. »
Normaliser la présence des nouveau-nés à l’aréna
Depuis ses débuts dans l’arbitrage à l’âge de 16 ans, Berezowski n’a vu qu’une seule maman avec son bébé à l’aréna. Elle a toutefois bon espoir qu’avec le temps, la présence des tout-petits fera partie de la normalité.
« Avant, j’aurais eu un choix à faire. Continuer d’arbitrer ou m’arrêter pour fonder une famille. Aujourd’hui, il y a une plus grande ouverture d’esprit, on voit qu’il est possible de faire les deux. Je n’ai pas eu à choisir, heureusement. »
Berezowski maintient également des liens avec la communauté des officielles, qui ne cesse de croître et qui est toujours d’une grande aide, qu’il s’agisse de partager des expériences ou de soumettre des idées, des réflexions. En racontant ce qu’elle vit, elle espère servir de modèle à d’autres femmes, en particulier les nouvelles mamans.
« J’ai beaucoup de collègues plus jeunes qui n’ont pas encore d’enfant. Ce groupe en ligne nous permet de faire découvrir notre réalité. En 2023, plus rien ne nous empêche de tracer notre propre voie, et j’en suis la preuve. Ça me réjouit de pouvoir servir d’exemple partout dans ma province et sur la glace. »
Le soutien que reçoit Berezowski de la communauté du hockey l’encourage beaucoup.
« Pouvoir combiner ma carrière, ma passion pour l’arbitrage et mon rôle de mère, c’est vraiment gratifiant, ajoute Berezowski. De voir ce que font des femmes comme Natalie Spooner, ça envoie un message puissant. Cela montre aux mères de famille tout ce que l’on peut accomplir si l’on y consacre les efforts nécessaires. »
Pour plus d'informations : |
Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
(647) 251-9738