
La tradition du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec fait la fierté des passionnés de notre sport national depuis plus d’un demi-siècle. La 65e édition, présentée en février dernier, n’a pas fait exception à cette règle.
Et surtout pas pour Julie Hamel.
La future directrice générale du tournoi, âgée de 33 ans, faisait alors ses premiers pas comme directrice générale adjointe. C’était en quelque sorte un avant-goût de ce qui l’attend dans environ trois ans, lorsqu’elle prendra les rênes de l’événement.
« J'aime tout du tournoi! », lance la mère de deux enfants de 5 et 7 ans. « On fait vivre un rêve à des jeunes qui est carrément leur Coupe Stanley. J’aime aussi travailler pour les bénévoles et gérer un événement majeur pour la ville de Québec. On va chercher beaucoup de reconnaissance quand on organise un tournoi d’une aussi grande envergure. »
Encore une fois cette année, le bilan du tournoi de hockey mineur le plus prestigieux au monde est impressionnant : 175 matchs en 12 jours. 120 équipes, dont 12 féminines, provenant de 17 pays. 1 012 bénévoles. 206 698 spectatrices et spectateurs.
Pendant le tournoi, la native de L’Ancienne-Lorette a eu droit à de premiers bains de foule au Centre Vidéotron et au Pavillon Guy-Lafleur de Québec.
C’est là qu’elle a pu saisir pleinement la signification de sa nomination, annoncée officiellement en août dernier.
Encore une fois cette année, le tournoi a attiré plus de 200 000 personnes
qui sont venues acclamer des jeunes de 12 et 13 ans de partout dans le
monde. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)
« C’est vraiment une grande fierté pour moi, je l’avoue. C’est fou, tout le monde venait me voir dans l’aréna pour me féliciter et me dire à quel point ils étaient fiers qu’une femme accède à ce poste. »
Et sa sélection, Julie ne l’a pas volée.
Déjà à l’emploi du tournoi depuis six ans en tant que responsable des communications et du marketing, elle a dû se soumettre à un processus d’embauche extrêmement rigoureux qui a duré trois mois.
« On a reçu 51 candidatures et à la dernière étape, il nous en restait trois », confirme Patrick Dom, directeur général du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec depuis 24 ans. « Ça venait de tous les milieux. J’ai réalisé que c’était vraiment un poste convoité. »
De son propre aveu, Patrick ne s’attendait pas à avoir autant de noms bien connus du public parmi la pile de candidatures qui ont abouti sur son bureau. Et il assure que Julie, déjà bien connue de l’organisation, n’a eu droit à aucun traitement de faveur. À la fin du processus, des tests psychométriques sont venus confirmer son choix.
Patrick Dom a un réseau de contacts et une expérience au tournoi qui seront
très profitables pour Julie Hamel au fil de sa transition vers la direction
générale de cet événement majeur. (Tournoi international de hockey pee-wee
de Québec)
« Elle connaissait bien la culture du tournoi, c’était un avantage pour elle. Mais au niveau de la gestion, elle partait à la même place que les autres. Elle m’avait dit que, si elle n’était pas plus forte que les autres, elle ne voulait pas la job. »
Julie admet elle-même qu’elle a encore des croûtes à manger avant de pleinement maîtriser tous les dossiers inhérents à un poste aussi niché.
« Cela fait six ans que je gère tout le volet communications-marketing de l’événement! Je connais donc tout le tournoi dans son ensemble, mais beaucoup moins le volet hockey en soi. Je n’aurais pas été prête à me lancer seule dans ce volet. Je pense ici à la sélection des équipes ou à l’horaire complet des parties, par exemple. La gestion du budget complet du tournoi et les demandes de subventions sont aussi des aspects que je devrai développer davantage avec Patrick au courant des trois prochaines années. »
Dans la classe AA, le Zenith Hockey Club a été la première équipe
sud-coréenne à remporter un titre dans l’histoire du tournoi. (Tournoi
international de hockey pee-wee de Québec)
Mais Patrick n’est aucunement inquiet – sa précieuse collègue saura bien collaborer avec les commanditaires, les ministres ou les anciens de la LNH de passage au tournoi.
« Julie, c’est un diamant à polir. Elle a du chien, et dans ce poste-là, si tu n’as pas de colonne, tu vas te faire manger la laine sur le dos. Ça, je pense que ça ne s’apprend pas. C’était la meilleure candidate. »
Prête pour la prochaine étape
Julie est bien consciente de l’énorme défi de chausser les bottines de celui qui œuvre au sein de l’organisation depuis 34 ans, où il a fait son entrée comme bénévole en 1985.
Mais elle sait aussi qu’elle a une chance en or de faire sa marque à sa façon et de montrer l’exemple aux filles et femmes qui gravitent dans le hockey. Elle dit avoir été elle-même inspirée par la gardienne de but Manon Rhéaume et la communicatrice Chantal Machabée, qui ont pavé la voie à bon nombre de femmes dans ce sport.
« J’avoue qu’au début du processus, je me disais : "Une jeune femme qui va gérer le Tournoi pee-wee, je n’ai pas beaucoup de chances". Et je trouve ça triste que je me sois dit ça. En tant que femme, on devrait se faire confiance autant qu’un homme. »
Et sur le sujet, Patrick tient à ce que les choses soient bien claires.
« On a pris Julie parce qu’elle le mérite et que c’était la meilleure. C'est aussi simple que ça. Je le dis juste parce que j'ai l'impression que ça arrive trop souvent maintenant qu'on va choisir une femme au lieu d’un homme pour bien paraître. C’est le fun d'avoir une femme avec nous, mais ce n’est pas une femme que je recherchais, mais plutôt une personne compétente. »
Seule entraîneuse au banc lors des matchs des Jr. Rangers de Mid Fairfield
(Connecticut), Danielle Ward a mené son équipe au titre dans la classe AAA
pour couronner une saison sans revers. (Tournoi international de hockey
pee-wee de Québec)
Julie a passé le plus clair de son temps durant l’an 1 de cette transition professionnelle à apprendre, à former son remplaçant aux communications et au marketing et à exécuter des mandats spéciaux pour le 65 e anniversaire. Mais à présent, elle compte marquer davantage son empreinte au sein de l’équipe qu’elle dirigera dans quelques années.
Elle aménagera son espace de travail dans le bureau de Patrick dès septembre pour apprendre absolument tous les rudiments du poste. Comment négocier avec un client par rapport à un autre? Comment aborder les différents paliers de gouvernement? Ce sont toutes des questions auxquelles elle aura ses réponses.
Mais si elle compte profiter de l’immense bagage d’expérience et du vaste réseau de contacts que seul Patrick peut lui transmettre, Julie entend exercer un style de gestion qui lui est propre.
« Je suis une personne rassembleuse, confie-t-elle. J'aime ça quand les gens embarquent avec moi et ont envie de me suivre pour les bonnes raisons. Le sentiment d’appartenance au tournoi est vraiment très fort et je veux faire en sorte qu’autant les bénévoles que les partenaires de longue date ont envie de continuer à nous suivre. Je pense que j'ai cette force de réussir à garder ces bons liens. »
Pour plus d'informations : |
Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
(647) 251-9738