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Marc Habscheid

FEA.023.03
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1er janvier 2003
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Lundi soir, les joueurs de l’équipe canadienne junior étaient dans les gradins du Centre Metro de Halifax lors du match opposant la Finlande à la République tchèque qui s’est terminé par un verdict nul 2-2. Un des passe-temps favoris des joueurs de hockey est, évidemment, de regarder des matchs de hockey, et ce match était à voir pour les Canadiens parce qu’ils affrontent les Finlandais lors de leur dernier match de la ronde préliminaire la Veille du Jour de l’An.

Lundi soir, l’entraîneur-chef Marc Habscheid et son adjoint Mike Kelly étaient aussi dans l’assistance, mais à des fins de préparation plutôt que par divertissement. Leur intérêt n’était pas accidentel mais plutôt clinique. Marc Habscheid a dit que le travail de dépistage anticipé faisait partie des tâches des entraîneurs à ce tournoi.

Pendant ce temps, l’entraîneur adjoint Mario Durocher se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là, à Sydney, en train de prendre ses dernières notes sur les équipes du groupe A que le Canada affrontera lors des matchs en croisé de la ronde éliminatoire qui s’amorce le 2 janvier à Halifax.

Des « devoirs », voilà une bonne description : travail qui passe inaperçu mais qui est nécessaire aux examens sur glace. Lorsque les entraîneurs ne sont pas sur la glace avec les joueurs pendant les séances d’entraînement ou derrière le banc pendant les matchs, ils sont soit en train d’agir comme dépisteur, soit en train de visionner des enregistrements de leurs prochains adversaires ou en réunion pour discuter de stratégie. Le tournoi mondial junior représente deux semaines intenses pour les joueurs, mais peut-être encore plus intenses pour les entraîneurs.

Habscheid et Kelly, comme tous les joueurs de leur équipe, en ont eu plein la vue du gardien Kari Lehtonen qui a repoussé 33 des 35 tirs des joueurs tchèques, plusieurs de façon spectaculaire. Mais ils ont aussi été témoins d’une équipe tchèque capable de tenir son bout contre la Finlande qui affiche deux victoires et une nulle contre le Canada au cours des deux derniers championnats mondiaux de hockey junior.

« Le dépistage anticipé est aussi important pour les entraîneurs que pour les joueurs », a dit Marc Habscheid. « Pour les entraîneurs, il est important pour la gestion du banc. Si nous savons quels joueurs nos adversaires utilisent dans des situations données, nous pouvons réagir avec des joueurs que nous croyons appropriés à la situation. Nous pouvons essayer de contrer leurs faiblesses. Pour les joueurs, vous aimeriez qu’ils n’aient pas de surprises. »

Habscheid dit qu’il y a habituellement beaucoup de surprises.

« Lorsque ce sont les mêmes entraîneurs d’un tournoi à un autre, année après année, vous voyez beaucoup d’uniformité dans la façon d’aborder le jeu », dit-il. « De plus, certains genres de matchs et de stratégies sont uniformes auprès des équipes nationales et des programmes nationaux même lorsque les entraîneurs changent. Par exemple, lorsque nous jouons contre les Finlandais, nous nous attendons à un échec avant plus intense et à un match plus physique que contre d’autres équipes européennes. Nous savons cela d’avance, chaque fois. Certains autres détails peuvent changer, mais certains éléments seront toujours valides. »

Pendant que les entraîneurs essaient de se souvenir de tous les renseignements découlant du dépistage, les joueurs n’entendent qu’une version très condensée.

« Si vous essayez de dire trop de choses aux joueurs, ils ne peuvent pas vraiment absorber toute l’information », a dit Mike Kelly qui en est à son troisième championnat mondial junior comme entraîneur adjoint. « Si la liste est longue, elle s’avérera peut-être un détriment plutôt qu’un avantage. Nous pouvons avoir quatre pages de notes, mais nous les résumerons peut-être par quelques points. »

Mike Kelly a commencé son travail de dépisteur pour l’équipe canadienne à Halifax il y a plusieurs mois lors de tournois en Europe. « Ils n’avaient pas tous les joueurs [à ce tournoi] qu’ils allaient avoir au junior mondial », a dit Kelly. « Certains de leurs meilleurs joueurs n’avaient pas été libérés par leur équipe de la ligue finlandaise. L’alignement était très différent et le niveau d’habileté n’était pas aussi élevé que ce que nous allons voir ici. »

Mike Kelly a-t-il fait tout cela pour rien ? Que pouvait-il bien apprendre en regardant une équipe nationale junior finlandaise qui n’avait pas ses meilleurs atouts ? Plein de choses, affirme Kelly.

« Même sans ces joueurs, vous pouvez vous faire une idée de ce qu’ils [les Finlandais] aiment faire », dit-il. « Ce qui est intéressant est le fait que les tendances dans l’entraînement sont les mêmes, les systèmes sont les mêmes, et ce, même si les joueurs ont changé. Nous pouvons rencontrer nos joueurs et leur dire le genre d’échec avant auquel nous nous attendons, le genre de jeu en désavantage numérique et le genre de jeu de puissance. Nous avons pu observer les Finlandais à quelques reprises ici à Halifax et plusieurs constantes sont présentes, non seulement par rapport aux tournois plus tôt cette saison, mais par rapport à ce que nous avons vu de la part des Finlandais au cours de deux derniers championnats mondiaux junior et lors de tournois à d’autres niveaux. »

Kelly dit que les avantages pouvant découler du dépistage anticipé comportent aussi certains risques possibles. « Chaque fois que vous modifiez votre jeu, vous nuisez à la confiance de vos joueurs », dit-il. « À un moment, vous devez laisser l’autre équipe se préoccuper de vous. C’est une question de pour et de contre. »

Le capitaine de l’équipe canadienne Scottie Upshall dit que le dépistage anticipé des adversaires est important, mais il a ajouté qu’en bout de ligne il est « plus important que nous soyons capables de décider et de jouer notre jeu [et ] pas seulement d’essayer de réagir ou de contrer » ce que fait l’autre équipe.

Upshall a suggéré que le temps passé dans les gradins avec ses coéquipiers à regarder le match Finlande-République tchèque n’était pas simplement une sortie de groupe. « Nous savons, en tant que joueurs, ce que certaines équipes aiment faire et nous connaissons quelque chose de leurs meilleurs joueurs », a dit Upshall. « Nous aussi nous essayons de repérer certaines choses. Les entraîneurs nous nomment deux ou trois points auxquels il faut porter attention avant un match. Mais à plusieurs points de vue, nous abordons le match de la même manière. Ce devrait être à propos de nous, pas eux. »

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