Son balado lancé en juin 2020 a déjà généré plusieurs millions
d’impressions sur les différentes plateformes (YouTube, Instagram, Facebook,
Spotify, etc.). À ce jour, 79 balados, 126 chroniques et 45 articles Notre étoile ont été publiés sur son site Web. Cinq commanditaires et plusieurs partenaires font équipe avec elle.
Elle reçoit des joueuses, des mamans, des administratrices, des
politiciennes, mais aussi des hommes qui occupent divers postes de l’aréna
local à la LNH. Tout le monde y est le bienvenu.
Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, célébrée pendant
tout le mois de mars sur nos plateformes, Isabelle Ethier, fondatrice et
animatrice du balado Femme d’Hockey, a
pris l’autre côté du micro pour nous parler de son influence positive sur
la communauté du hockey.
Q : Avant de lancer ton balado en juin 2020, quel était ton lien avec le
hockey?
R : J’ai grandi dans le hockey. Mon frère a joué, mon père a été un
entraîneur et mes deux filleuls que je suis de près jouent. En janvier 2020,
la
Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec m’a donné le mandat d’élaborer son plan marketing. Dans ma tournée des
équipes, j’ai constaté qu’il y avait énormément de femmes impliquées dans
ce sport. J’ai voulu trouver une idée pour valoriser leur place au hockey
et mettre de l’avant le côté humain. De là est né Femme d’Hockey!
Q : Les personnes qui ne te connaissent pas pourraient penser que Femme
d’Hockey ne reçoit que des femmes, mais tu as aussi enregistré plusieurs
balados avec des hommes qui gravitent dans ce sport. Pourquoi était-ce
important pour toi de recevoir des gens de divers horizons?
R : Pour moi, l’inclusion n’exclut pas une catégorie de personnes. Je
reçois des gens de différents profils; joueurs et joueuses, entraîneurs et
entraîneuses, conjoints et conjointes, papas et mamans. Tous les types de
hockey sont couverts aussi; hockey sur glace, dek hockey, parahockey, etc.
Je trouve ça beaucoup plus fort comme message quand un Vincent Lecavalier
me raconte à quel point sa mère et sa femme ont eu un impact sur son
parcours que si je les questionne elles.
Q : Le slogan de ton balado est Le hockey ne se joue pas que sur la
patinoire. Tu l’as même fait imprimer sur des chandails. Qu’est-ce que ça
signifie pour toi?
R : Pour moi, c’est un environnement de vie. Peu importe à quel niveau tu
joues, le hockey devient notre milieu de vie. Ce qui se passe avant et
après un match ou un entraînement a un impact sur ta relation avec ce
sport.

Q : Tu le demandes souvent à tes invités. Maintenant, c’est à ton tour d’y
répondre… qu’est-ce qui nourrit ta passion?
R : Les gens! Le hockey me passionne, peu importe le niveau que je regarde,
des plus jeunes jusqu’au hockey professionnel. Ça me fait vibrer! Mais
au-delà de ça, ce sont les rencontres humaines. De voir le cheminement des
athlètes, ce qui les a touchés dans les bons comme les moins bons moments.
J’aime faire découvrir ces personnes autrement et les rendre accessibles au
public par de bonnes discussions pendant lesquelles une belle complicité
s’installe.
Q : Ton balado s’impose dans un univers médiatique qu’on pourrait dire déjà
saturé de hockey. Pourquoi était-ce important pour toi de prendre ta place
dans le milieu?
R : Je voulais amener une vision différente. Je ne crois pas qu’il y ait un
autre balado comme Femme d’Hockey qui explore autant le côté humain, qui
met en lumière les enjeux des femmes dans le sport et leur impact sur le
parcours de joueurs et joueuses. Ça a permis de combler un espace qui
n’était pas pris encore.
Q : La Journée internationale des femmes vise entre autres à sensibiliser
le public à l’égalité des genres. Quels progrès souhaites-tu constater pour
les femmes dans le hockey en général?
R : À la base, j’ai envie que les femmes aient les mêmes droits partout
dans le monde. On est chanceux de vivre dans un pays démocratique, mais ce
n’est pas la même réalité partout ailleurs. Ici, j’aimerais voir des
entreprises oser investir dans le hockey féminin parce que le nerf de la
guerre, c’est l’argent. Tu ne peux pas aimer quelque chose que tu ne
connais pas. Il faut faire découvrir ce sport à plus de gens. J’aimerais
qu’on atteigne un point où le bassin de joueuses de hockey soit équivalent
au bassin de joueurs, parce que c’est possible.
Q : Quelle est la principale force de Femme d’Hockey?
R : L’accessibilité. Le balado est facile d’accès et donne accès à
différentes personnes.
Q : Quelle femme t’inspire le plus au hockey?
R : Geneviève Paquette, la directrice générale de la
Fondation des Canadiens pour l’enfance et vice-présidente de l’engagement communautaire de l’équipe. Tout le côté
humain des Canadiens de Montréal, c’est
elle qui s’en occupe : les joueurs, les conjointes, les familles. Pour moi,
ça, c’est important. Elle s’implique beaucoup dans le hockey mineur et
s’intéresse aux enjeux qui touchent ce sport. J’ai beaucoup d’admiration
pour elle.
Q : On entend parler des femmes inspirantes qui brisent les plafonds de
verre. Selon toi, quel serait le moment décisif où on pourrait dire que les
femmes occupent une place égale à celle des hommes dans le milieu sportif?
R : On n’est pas là encore, mais on y arrive. Il faudra changer les
critères de sélection. Par exemple, on m’a demandé d’être commentatrice des
matchs de la
Force de Montréal. Je ne suis pas une ancienne joueuse ou entraîneuse. On m’a dit de venir
commenter le match comme moi je le vois, pas de l’analyser de façon
traditionnelle. Ça, c’est un changement de paradigme. On ne m’a pas demandé
d’imiter un comportement existant, on a valorisé la personne que je suis.
Q : Quel est ton plus beau moment au hockey?
R : Quand j’étais en 6e année, j’ai assisté à un match des Canadiens au
Forum avec mon grand-papa. Il a aperçu Maurice et Henri Richard dans
l’aréna et il s’est dirigé vers eux pour leur jaser. J’étais vraiment
impressionnée de voir ces deux légendes de près. Après la discussion, j’ai
dit à mon grand-père : « Tu les connais? ». Il m’a répondu :« Non, je
voulais juste que tu les rencontres! ». Ça a été mon dernier moment avec
lui, car peu de temps après, il a commencé à souffrir d’Alzheimer, il a dû
être hospitalisé et il est décédé par après. Ce jour-là, mon grand-père m’a
appris à aller vers les personnalités de hockey sans gêne, et j’ai vu de
mes yeux comment il a été bien accueilli par les frères Richard.
Ceci ou cela?
Les habitués du balado d’Isabelle sauront que ses invités participent au
traditionnel segment Ceci ou cela? C’est maintenant au tour d’Isabelle de
se faire poser la question!
Q : Patinoire extérieure ou aréna?
R : Une patinoire extérieure, en fait une patinoire sur le lac. C’est juste
magique!
Q : Chandail blanc, rouge ou noir?
R : Chandail rouge.

Q : Hockey féminin ou hockey masculin?
R : Je ne peux pas choisir. J’aime autant un que l’autre pour différentes
raisons, car pour moi ce sont deux sports, au même titre que j’aime le
football de la LCF et de la NFL.
Q : Jeux olympiques ou Championnat mondial féminin?
R : Il y a une magie autour des Jeux olympiques. Ça a lieu aux quatre ans.
La planète est réunie dans plusieurs disciplines. Quand les Jeux olympiques
commencent, je me mets en mode olympique chez moi. J’ai eu la chance d’y
assister à Vancouver et à Londres.
Q : Orgue ou DJ à l’aréna?
R : Je suis vraiment rendue en 2023 pour ça. J’aime l’ambiance avec un DJ.
J’aime quand il y a un lien entre la musique et ce qui se passe sur la
glace. Par exemple, j’ai vraiment aimé entendre la chanson The Best de Tina
Turner pendant l’hommage à Marie-Philip Poulin au match de la
Série de la rivalité à Trois-Rivières. Ça m’a donné des frissons.
Échos de vestiaire
« Isabelle, c’est vraiment une femme passionnée et inclusive! S’il est
question de hockey féminin, elle est assurément là pour aider à faire
connaître les intervenantes du milieu. Elle appuie notre sport à tous les
niveaux. On la voit un peu partout maintenant et ses connaissances sont
respectées. »
-- Ann-Renée Desbiens, gardienne de but de l’équipe nationale féminine et
médaillée d’or olympique en 2022

« Elle donne une voix aux femmes dans le hockey et explore plus le côté
humain et émotionnel de notre sport. Elle fait voir le hockey différemment
grâce à des discussions en profondeur. J’ai vraiment aimé mon passage à son
balado à mes débuts avec Hockey Québec, car ça m’a permis d’exprimer ma
vision des choses dans un format moins traditionnel. »
-- Jocelyn Thibault, directeur général de Hockey Québec